Cuisine solo : témoignages et recettes pour se mettre à table en moins de 15 minutes
et se faire plaisir
Bonjour, je suis Pascale Weeks. Je partage avec vous mes coups de cœur culinaires et les recettes que j’expérimente dans ma cuisine. Bienvenue aux personnes qui viennent de rejoindre “C’est moi qui l’ai fait, la newsletter” : Aline, Bruno, Béatrice, Line et Agnès. Vous pouvez commenter cette newsletter, j’apprécie beaucoup nos échanges. N’hésitez pas non plus à la partager si vous pensez qu’elle peut plaire à d’autres personnes.
Je suis toujours curieuse quand une personne me dit : “Je ne cuisine pas quand je suis seul-e”. Ma pudeur m’empêche de lui poser des questions. Je me contente de l’imaginer en train de grignoter un œuf dur, des tartines, du houmous, du fromage, etc. Ma curiosité aidant, je commence alors à me poser mille questions. Est-ce que cela veut dire que les personnes qui vivent seules en permanence ne cuisinent jamais ? Je pense notamment à ma mère et à ma belle-mère. Ou alors, on ne cuisine plus dès qu’on se retrouve seul-e de manière occasionnelle ? Je pense à mon mari David qui ne cuisine jamais quand je ne suis pas là alors qu’il cuisine parfois pour moi. Quand on dit que l’on ne cuisine pas, est-ce que l’on considère que se préparer à manger, comme un simple plat de pâtes, n'est pas de la cuisine ?
J’ai écrit ce texte il y a plusieurs semaines et je l'ai laissé tomber. Je n’avais que mon expérience à raconter : mes déjeuners solo depuis que je travaille à la maison mais aussi ma cuisine durant des périodes où j'étais seule.
Dimanche, j’ai eu envie de reprendre le sujet. J’ai alors lancé à un appel sur Instagram en vous posant 2 questions :
Que mangez-vous ou que cuisinez-vous quand vous êtes seul-e ?
Prenez-vous du plaisir à cuisiner juste pour vous ?
J’ai eu beaucoup de retours : merci mille fois. J’ai trouvé vos réponses très intéressantes, voire émouvantes. Il ne s’agit pas d’un sondage ni d’une étude. Vos témoignages ont tout de même mis en valeur des choses dont je n’avais pas conscience.
La cuisine est un partage
On cuisine le plus souvent pour les autres, pour leur faire plaisir mais aussi pour le plaisir de partager un repas ensemble.
Vous avez été plusieurs à me dire que, sans partage, la cuisine perd de son sens et que vous ne cuisinez pas en solo. Je comprends tout à fait. Même si l’on adore cuisiner et/ou manger, c’est très différent quand on est seul. Rien que le fait de se mettre à table seul-e peut sembler étrange si l’on a eu l’habitude de partager son repas en couple ou en famille.
On ne cuisine pas de la même manière quand on est seul-e
C’est vraiment ce qui revient dans vos réponses. Un repas en solo doit être prêt rapidement. Il est souvent un assemblage de restes ou des choses qui se préparent vite fait bien fait, comme un œuf sur le plat sur une tartine avec une salade de tomates et de féta. Certaines personnes cuisinent des quantités plus grandes pour être tranquilles pendant plusieurs jours, quitte à manger la même chose plusieurs repas de suite.
Pour ceux et celles qui ne cuisinent pas du tout, on retrouve beaucoup d'assiettes de choses à grignoter ; c’est le terme qui est employé dans vos réponses. Dans le désordre : une assiette de fromages agrémentée ou non de houmous et de bâtonnets de légumes, du fromage blanc avec de l’huile d’olive, du zaatar et du très bon pain, des nouilles instantanées ou des choses plus de l’ordre du snacking comme des chips.
J’aime beaucoup le retour d’une copine : “Je déteste cuisiner pour moi seule mais, si je ne mange pas quelque chose de bon, j’ai l’impression de ne pas avoir mangé. Je fais donc plus ou moins simple, selon ma motivation.”
Ne pas cuisiner, une forme de liberté ?
Une jeune femme m’a répondu que lorsque ses filles et son mari ne sont pas là, elle en profite pour ne pas cuisiner. J’ai souri en la lisant. Il est vrai que lorsque l’on assume une bonne partie des repas, faire une pause fait du bien. J’ai le souvenir de soirées il y a quelques années, passées devant un bon film ou une série avec une assiette de grignotage ou avec un petit déjeuner. Je ressentais comme un vent de liberté bien agréable. Aujourd’hui, je cuisine quand je suis seule, même si c’est une simple salade.
Cuisiner pour soi, c’est aussi se faire plaisir
Certaines personnes prennent plaisir à cuisiner en solo et j’en fais partie.
C’est ce qui ressort en majorité dans vos réponses. J’imagine que les résultats sont un peu biaisés. Si vous suivez mon compte Instagram, c’est que vous aimez cuisiner et/ou manger. Vos expériences peuvent servir des personnes qui ont du mal à cuisiner en solo.
“ Je vis seule et j'adore cuisiner pour moi et bien manger. Je repère les recettes et je fais les courses en fonction, pour pouvoir préparer facilement mes repas dans la semaine. C’est un vrai plaisir. Seule ou non, cela ne change rien”.
“Je vis seule et j’ai beaucoup de plaisir à cuisiner. Je ne vois pas pour quelle raison mes propres papilles auraient droit à moins d'égards que celles d'autrui.”
“Quand je suis seule, je cuisine quasi exclusivement végétarien et je prends beaucoup de plaisir à déguster mes petits plats. C'est très varié : boulettes de légumineuses, hachis parmentier veggie, salade, tofu poêlé et légumes, curry de légumes, etc.”
“Je vis seule, je suis gourmande et j’adore cuisiner. Au quotidien, je fais des choses simples avec beaucoup de fruits et de légumes pour équilibrer mon alimentation car je mange souvent à l’extérieur durant la semaine. En automne et en hiver, je prépare une grande soupe, des légumes rôtis, des salades, des fruits rôtis ou en compote. Cela ne me gêne pas de manger plusieurs fois la même chose, tant que c’est bon. De temps en temps, quand l’envie de pâtisser me prend, mes collègues en profitent.”
“Quand je suis seul (les hommes sont concernés aussi), je prépare des salades, je bricole avec les restes et je me sers un bon fromage avec mon pain au levain maison. J’ajoute un verre de bon vin et 1 ou 2 carrés de chocolat noir.”
D’autres personnes qui ne vivent pas seules profitent des moments en solo pour cuisiner ce que le reste de la famille n’aime pas. De la cuisine végétarienne ou au contraire de la viande quand le reste de la famille n’en mange pas. Il y a énormément de témoignages sur le sujet. Cuisiner pour une famille demande parfois de faire des compromis.
“J'adore cuisiner pour les autres, mais j'avoue ressentir un plaisir particulier pour les rares repas où je suis seule. J'associe des ingrédients que j'aime particulièrement, sans redouter les grimaces de ma famille.”
“J’ai du plaisir à cuisiner juste pour moi parce que je ne fais que ce que j'aime et je sais que cela va être apprécié.”
“Je cuisine et je mange les choses que mon mari n'aime pas : le fromage très odorant, le tofu, les recettes à la mode sur Instagram, comme la pizza vietnamienne, les oeufs frits à la feta, etc.
Pour terminer, j’aime beaucoup cette phrase que j’ai reçue : “C’est un apprentissage de se faire plaisir en cuisinant.”
Cuisiner pour soi ou prendre soin de soi ?
Ce thème est revenu plusieurs fois. “J’aime prendre du temps pour me cuisiner quelque chose de bon, je vois cela comme une manière de se faire du bien, au même titre que faire du sport, recevoir un massage, etc.
Une autre personne m’a confié s’être efforcée de cuisiner pour elle durant une longue période où elle s’est retrouvée seule. “En fait, c’est un rythme mais aussi une espèce de discipline. Cela m’a sauvé du fast-food et des plats surgelés.”
Ce que vous cuisinez quand vous êtes seul-e
Des pâtes mais toujours avec des sauces (sauce tomate toute simple; sauce tomate ,nduja et burrata; sauce aux artichauts en bocal; pesto, etc.)
Des tartines (à la mozza et sauce tomate; avec 1 oeuf sur le plat; avec du jambon et du fromage gratiné au four; avec des courgettes et du fromage de chèvre, etc.)
Des galettes de sarrasin garnies
Des soupes maison
Des omelettes avec plein de choses dedans
Des salades composées (niçoise; quinoa et lentilles corail, etc.)
Des salades de pâtes ou de riz
Une poêlée de courgettes et poivrons
Des choses plus sophistiquées comme une viande marinée coupée en lamelles, oignons, sauce soja, sauce sriracha, le tout accompagné de riz
Une assiette avec du kimchi, des légumes de saison, du riz thaï et une protéine
Des poivrons marinés
Un caviar d'aubergines
Des pommes de terres épicées pour agrémenter les salades de la semaine
Des poireaux vinaigrette accompagnés d’un oeuf poché
Un dhal (curry indien de lentilles).
Mes propositions de recettes solo très rapides
Certaines recettes de mon blog ont été préparées lorsque j’étais seule à la maison. Soit par envie de tester une recette que le reste de la famille n’aime pas (avec du tofu par exemple), soit par besoin d'utiliser les restes ou tout simplement pour me faire plaisir. En voilà 3 exemples.
La salade de tomates aux filets de maquereaux et aux restes de pain
C’est un grand classique car j’ai tendance à acheter trop de tomates durant le week-end. En début de semaine, je me prépare cette salade et j’en profite pour y glisser des restes de pain. Cette fois, j’ai ajouté des filets de maquereau pour avoir une salade plus complète.
Il vous faudra 250 g de tomates, 35 g de pain rassis, 50 g de concombre, 1 boîte de maquereau, de l’huile d’olive, du vinaigre, des feuilles de basilic, du sel et du poivre du moulin
Comment faire ?
Retirez le pédoncule des tomates, coupez-les en dés et versez-les dans un bol. Salez, mélangez et ajoutez le pain rassis coupé en dés. Mélangez. Ajoutez le concombre coupé en dés, le basilic ciselé, 2 c. à soupe d’huile d’olive et 1 c. à café de vinaigre. Mélangez à nouveau et laissez reposer le temps que le pain se réhydrate. Ajoutez le maquereau en boîte égoutté et servez, avec un tour de moulin à poivre.
La soupe miso aux ravioles du Dauphiné
C’est vraiment la recette de la flemme. Elle se prépare en quelques minutes et j’aime son côté réconfortant. Il m’arrive de la préparer pour plusieurs personnes, la preuve que la cuisine en solo peut inspirer la cuisine du partage.
Il vous faudra 1 sachet de soupe miso de bonne qualité, 2 plaques de ravioles du Dauphiné ou de Romans (80 g), 25 cl d'eau et des herbes fraîches pour servir.
Les ravioles de Romans ou du Dauphiné se trouvent au rayon frais de n’importe quel grande surface. Ce sont des plaques de très petits raviolis farcis de fromage. On les utilise beaucoup pour faire des gratins.
Comment faire ?
Versez le contenu du sachet de soupe miso dans une casserole. Ajoutez l'eau puis portez à ébullition. Ajoutez les ravioles et faites-les cuire pendant 1 minute 30 secondes, en mélangeant délicatement, ce qui va permettre aux ravioles de se détacher les unes des autres.
Versez dans un bol, ajoutez les herbes fraîches et servez.
Si vous voulez préparer vous même votre soupe miso, j’ai une recette sur mon blog.
Le poulet sauce satay : 1 seule préparation pour 2 repas
Il vous faudra pour 2 repas en solo : 2 filets de poulet, de l’huile végétale, de l’ail, du gingembre, de la pâte de curry rouge thaï, du beurre de cacahuètes, du jus de citron, de la sweet chili sauce, du miel et du nuoc mam.
Coupez les filets en lanières, mettez-les dans un bol, ajoutez de l’huile végétale, ½ gousse d’ail râpée, 1 petit morceau de gingembre râpé et mélangez. Dans un petit bol, mélangez 20 g de beurre de cacahuètes avec 1 c. à soupe d’eau très chaude. Ajoutez 1 c. à soupe de jus de citron, ½ c. à soupe de sweet chili sauce, 1/2 c. à café de miel, 1 c. à café de nuoc mam et mélangez.
Faites chauffer une poêle, ajoutez le poulet et faites-le dorer pendant 1 minute. Quand il est bien doré, ajoutez ½ c. à café de pâte de curry rouge délayée dans un peu d’eau et mélangez sans cesse pendant 30 secondes.. Ajoutez la sauce, mélangez et prolongez la cuisson pendant 2 minutes.
Repas 1 : servez le poulet chaud avec du riz basmati et de l’oignon nouveau ciselé.
Repas 2 : servez le poulet froid avec des tomates cerises et du concombre (ou autre, selon la saison).
Batch Cooking : ça marche aussi en solo
J’ai écrit 3 livres sur le sujet, entre octobre 2018 et septembre 2020.
Le Batch Cooking est une méthode d’organisation qui consiste à préparer en une seule fois, un ensemble de bases (légumes, féculents, légumineuses, protéines, etc). On assemble ensuite ces bases à chaque repas, pour préparer un plat en moins de 15 minutes.
Pourquoi j’en parle ici ? Même en solo, c’est bien d’anticiper et de s’organiser. C’est le moyen le plus sûr de ne pas manger la même chose sur plusieurs repas et de se faire plaisir, sans avoir recours aux plats préparés ou aux livraisons à domicile. Le Batch Cooking permet aussi d’éviter le gaspillage alimentaire.
Mes livres sont conçus pour une famille de 4 personnes pour un seul plat par jour. La bonne nouvelle est, qu’en divisant les quantités par deux, vous allez pouvoir assembler vos bases pour 2 plats par jour, quitte à en emporter un si vous travaillez à l’extérieur.
Batch Cooking, le premier ouvrage avec 16 menus organisés par saison (1 menu végétarien par saison)
Batch Cooking équilibre : 12 menus avec des recettes plus légères dont beaucoup sont végétariennes
Batch Cooking Family : 12 menus avec des recettes réconfortantes mais équilibrées.
La Maison du Mochi : j’ai testé le mochi du mois au chaï et cacahuètes
J'ai goûté à mon premier mochi en 2017 pour le lancement de la boutique en ligne de La Maison Du Mochi.
Mathilda Motte, la créatrice de la marque a vécu plusieurs années au Japon. Elle est tombée sous le charme du mochi daifuku, une petite pâtisserie emblématique du Japon. Le mochi est très souple, voire légèrement élastique. Il est garni d’un coeur moelleux légèrement sucré, à la pâte d'azuki (haricot rouge). Ses saveurs sont délicates.
De retour en France, elle n'arrive pas à trouver de bons mochis artisanaux. Elle se lance dans leur fabrication en 2017, pour les vendre en ligne. Succès immédiat qui l’oblige à créer un laboratoire plus conséquent en Touraine afin d’assurer les livraisons.
Mathilda a ouvert dans ces dernières années 3 boutiques à Paris : dans le 6ème, dans le 3ème et plus récemment, dans le 17ème.
Je suis une habituée de la boutique de la rue de Turenne. Je m’y pose pour un moment de détente en solo avec un thé et 2 mochis. J’adore le classique (anko) fourré à la pâte sucrée d’azukis et celui au yuzu.
Cette fois, j’ai goûté au mochi imaginé pour la Maison du Mochi par Clémence Catz. J’aime beaucoup son univers et je vous ai parlé de cette auteure culinaire dans ma newsletter sur les tartes.
Son interprétation du mochi est très réussie. Le côté réconfortant de la purée de cacahuètes avec un peu de croquant est légèrement bousculé par les épices du mélange chaï. Un bel équilibre. Bravo Clémence.
La Maison du Mochi, 3 adresses parisiennes et une boutique en ligne.
Le compte Instagram de Clémence Catz juste en dessous, avec une jolie photo du mochi du mois.
j ai ete tentee par la soupe ravioles miso et le bouillon dont vous parlez, mais c'etait vraiment trop salé! quel dommage!
Et beh , il est bien complet ton article ! Et tu as aussi bien retranscrit l’émotion communiquée par tes lecteurs .
y’a pas de secret tu es une belle conteuse, toujours dans le partage et la transmission ce qui est aussi le propre de la cuisine